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Enfin ils le disent aussi !

Dans notre beau pays, pas de démocratie...

dimanche 26 avril 2015

Hervé Kempf, journaliste au journal « Le Monde », découvre enfin que la France n’est pas une démocratie. Une méchante oligarchie aurait désormais pris le pouvoir. Pour un journaliste aussi bien informé que lui, cette découverte est tout de même un peu tardive. Elle est aussi (et malheureusement) partielle et limitée.

En effet, Hervé Kempf dit que « jusqu’aux années 1970, la vie démocratique est intense » [1] .

Or, il n’y a jamais eu de démocratie en France, ni avant les années 70, ni pendant, ni après.

Il faudra sans doute encore beaucoup de temps à Hervé Kempf pour en arriver à ce constat. Espérons qu’il y parvienne.

Le système électoral est le moyen qui permet aux élites de conserver le pouvoir qu’elles ont déjà, en faisant croire que les électeurs exercent un véritable choix. Des filtres remarquablement efficaces interviennent pour être sûr que les électeurs vont faire les bons choix (médias, financement, droit électoral, partis politiques...).
Mais de toute façon, le véritable pouvoir (administratif, juridictionnel, économique, médiatique) n’est pas élu, et les élus ne peuvent rien faire, à supposer qu’ils en aient l’intention, pour changer les choses. Ils ne le peuvent pas parce qu’ils sont eux mêmes sous la dépendance d’autres puissances. Il n’y a qu’en matière pénale (et encore pas pour le droit pénal des affaires !) et en matière d’immigration, où "on" leur laisse la bride sur le coup pour leur laisser l’illusion qu’ils dirigent vraiment. C’est là l’occasion pour tous les matamores de droite et d’extrême droite de se faire mousser. C’est d’ailleurs l’occasion de dire que cette différence peut suffire à mettre un bulletin de vote dans l’urne, surtout comme en ce moment où le dégoût devient insupportable. L’auteur de cet article a ainsi voter pour la première fois de son existence en 2012.

Mais revenons à notre journaliste qui vient d’ouvrir les yeux.
Là où la prise de conscience est totalement limitée, c’est quant à la gravité des choses. Il ne s’agit pas seulement d’une oligarchie dont le pouvoir est toujours précaire, mais d’un système devenu indéracinable par les voies habituelles, et surtout pas par la voie électorale, comme on l’a dit ci-dessus. Dans ce système, il n’y a plus de pouvoir unique, de pouvoir central. Tout est verrouillé et fonctionne en réseau. Tout est lié à tout. Il existe véritablement une « séparation des pouvoirs ». Plus personne, ni la « classe dirigeante », ni les cent familles, ni les banquiers, ni « les marchés » n’ont les moyens et la capacité de diriger vraiment ce bordel. Certes, ils en profitent à fond, ils se gavent d’argent et de puissance, ils en jouissent, comme les riches romains dans le Satyricon de Félini. Certes, ils font tout pour garder leur puissance, notamment grâce à la propagande des « marchands de peur » qu’ils rétribuent et entretiennent comme certains entretenaient une danseuse [2]. Mais le système leur échappe dans la mesure où il est devenu autonome, auto-suffisant, d’une terrible cohérence. Le plus grave est qu’il interdit toute remise en cause, ce en quoi il est précisément totalitaire. Et les Juges y sont pour beaucoup, contrairement aux mythes modernes en la matière.

Cher Monsieur Kempf, encore un effort et vous parviendrez à la même conclusion que nous. Tout changer en construisant autre chose et en quittant ce foutoir. Et il y a une chance de succès face au totalitarisme si nous sommes nombreux. De toute façon, même si nous échouons, il n’y apas d’autres voies.

Cet article est actualisé le 26 avril 2015 pour tenir compte d’un autre personnage [3] qui découvre (ou à tout le moins qui le dit maintenant de façon claire) que la "démocratie représentative" n’a rien à voir avec la vraie démocratie. Quelle révélation !

Notes

[1voir son interview sur Bastamag http://www.bastamag.net/article1551.html

[2Voir un petit livre remarquable de Mathieu RIGOUSTE, les marchands de peur, chez LIBERTALIA

[3Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel, entretien avec le journal "Le Monde" publié le 26 avril 2015

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