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Ordre public des imbéciles, la liberté est bien morte

mercredi 17 août 2016

Ça y est, c’est reparti. On nous refait le coup de l’ordre public contre la liberté. Tout le monde à l’étranger rigole de ces idiots de français qui veulent maintenant interdire de se baigner habillé. Plusieurs motifs sont avancés.

On nous fait à nouveau le coup de la laïcité ! Le burkini (puisque c’est de lui qu’il s’agit) serait contraire à la laïcité ! Mais nom de Dieu, en quoi le port du birkini serait contraire à la laïcité ? A mais bien sûr, il suffit de définir la laïcité comme 1) l’interdiction de toute manifestation de convictions religieuses dans l’espace public et, 2) comme l’enfermement de la religion dans l’espace privé ! Comme la plage est un espace public, CQFD.

Or, la laïcité telle qu’elle peut être comprise et acceptée par tous est essentiellement une obligation pesant sur les autorités publiques qui se doivent de respecter une neutralité à l’égard de toutes les convictions, précisément parce que la liberté de croire ou de ne pas croire doit être sauvegardée et protégée.

Mais les intégristes, laïcards et autres laïcons, fanatiques anticléricaux et antithéistes, qui sortent leur revolver dès qu’ils entendent parler de Dieu ou dès qu’un bout de tissu exprime une conviction religieuse, ne l’entendent pas de cette oreille.

Autre idiotie, il faudrait protéger l’Etat contre toute ingérence religieuse ! Mais on a envie de se rouler par terre de rire ! Comme si l’Etat était attaqué ! Il y a là un renversement stupéfiant.

Autre motif, les « légistes » du roi sont prêts à étudier la question sous l’angle rationnel, raisonnable et raisonneur de la nécessaire conciliation entre la liberté et le trouble à l’ordre public. Et il y a même un juge administratif qui a validé l’arrêté d’interdiction pris par le maire de Cannes pour le motif du risque de menace à l’ordre public.

Or, s’il y a trouble à l’ordre public, il vient d’imbéciles qui n’ont jamais supporté la moindre liberté chez les autres et qui s’en sont débarrassé depuis bien longtemps en ce qui les concerne, ayant préféré depuis des lustres leur asservissement volontaire, le pastis et les matchs de foot truqués par l’argent, la corruption et le dopage. Ce sont donc les imbéciles qu’il faudrait interdire. Comme ce n’est malheureusement pas possible, la liberté est morte, vive l’ordre public. Il est vrai qu’ils ne se sont jamais interrogé sur l’ordre public et la liberté.

Autre argument invoqué au secours de cette interdiction : le port d’une tenue de bain qui habille le corps, pour des motifs religieux, ne peut être l’exercice d’un choix et d’une liberté, c’est l’asservissement de la femme et de son corps.

Il faut donc en déduire que la liberté implique l’unique « choix » de se baigner presque nu ? Ce serait ça la liberté ? Supprimer le choix ! Plus sérieusement, n’importe quel sociologue démontrera facilement qu’il s’agit là d’une pure convention sociale complètement intégrée et « naturalisée », objet d’un consensus mou, qui ne fait l’objet d’aucun débat, d’aucune interrogation, et qui ne met en jeu aucun choix ni aucune liberté. Max Weber parlait pour décrire cette catégorie de règles sociales d’accoutumance apathique aux habitudes de vie consacrées par les usages.

A l’opposé, et manifestement, celles qui portent le burkini le font volontairement. Si l’on veut aller sur le terrain de l’asservissement volontaire, il faudrait aller fort loin, et interdire toutes ses innombrables manifestations, y compris l’asservissement au bikini (vous avez bien lu, bikini), et même à cette pratique absolument stupéfiante consistant à débarquer à des centaines de milliers sur les plages au mois d’août, pour se faire griller au soleil et se faire pomper son argent par des professionnels du tourisme, le tout pour oublier l’asservissement également volontaire subi pendant une année de travail (étant rappelé qu’à l’origine le mot travail vient du mot latin tripalium dont le sens premier est instrument de torture ou de supplice pour les animaux, "travailler" voulant dire "faire souffrir"). C’est digne d’un personnage de Coluche qui boit pour oublier qu’il boit...

Derrière ces arrêtés municipaux (validés sur le fond par le premier sinistre du moment), se dissimule à peine un véritable racisme anti musulmans particulièrement nauséabond.

Donc la liberté vient une fois de plus de mourir. Pourtant, il est inutile de porter le deuil aujourd’hui. Contrairement à ce que certains s’imaginent, il y a longtemps que la liberté est morte. En effet, comme dit l’autre, elle n’est pas divisible, et si on la supprime à un endroit, elle disparaît totalement. Or l’empiètement de l’Etat, de ses flics de toutes espèces (et qui ne portent pas tous l’uniforme) et de ses juges, dans la vie privée, dans la conscience, dans la manière d’aimer, de manger, de s’habiller, de penser, de s’embrasser, de faire l’amour… est permanent, omniprésent et bien installé depuis fort longtemps. Mais personne ne s’en plaint parce que personne ne veut le voir. Comme les trois singes, ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre.

PS : naturellement l’évolution de cette "affaire" démontre un véritable racisme anti musulmans particulièrement nauséabond.

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