Pourquoi nous n’irons pas voter le 23 avril

Pourquoi nous n’irons pas voter dimanche ?

La mascarade continue et continuera. Tous les candidats cherchent à faire croire qu’ils changeront vraiment les choses. La seule qui est peut-être sincère est Le Pen, mais le changement qu’elle provoquera sera vers le pire et entraînera catastrophe sur catastrophe. On sait en effet à quoi aboutissent et comment finissent les régimes nationalistes d’extrême droite...
Les autres, tous les autres, se trompent et nous trompent. Le système est effectivement verrouillé (et sur ce point Le Pen a parfaitement raison –ce sont ses solutions qui sont détestables, ainsi que ses références permanentes à un « peuple » qui n’existe pas, qui n’est que le résultat d’un rassemblement par la force et la guerre de populations qui n’ont jamais voulu « vivre ensemble »).
Rappelons-nous l’élection de 2012 au cours de laquelle Hollande avait dénoncé son adversaire principal, la finance, qui gouverne réellement… et Lionel Jospin déplorant que l’Etat ne puisse pas tout… Toutefois, les choses sont plus complexes, et il faudrait une très longue analyse pour montrer que l’Etat et la « finance » sont totalement imbriqués, interdépendants. Au fond, il ne s’agit rien de plus que du carcan juridique de la domination sociale dans laquelle les pouvoirs économiques tiennent une place essentielle.
Et c’est d’ailleurs pourquoi nous ne voulons pas davantage voter pour Mélanchon. Comment pourrait-on croire encore à des changements radicaux par le biais des élections, alors qu’en Grèce l’élection de Tsipras a abouti à la reconduction du même ?! Comment pourrait-on croire qu’en changeant de constitution, même en introduisant le mandat révocable (ce qui serait bien la moindre des choses), on pourrait mettre en cause l’ensemble du carcan juridico administratif qui nous étouffe et nous enferme dans le monde tel qu’il est, nous laissant comme seule possibilité une réforme permanente qui se contente de gérer le désordre total ?
Nous n’irons pas voter au premier tour, et nous ne cèderons pas au discours consensuel sur l’abstention. Voter c’est effectivement et incontestablement cautionner le « système » électoral, donc le monde tel qu’il est.
Pour autant, nous ne sommes pas indifférents et ne voulons pas jouer aux apprentis sorciers : si Le Pen est au deuxième tour, nous irons voter contre elle, contre elle, pas pour l’autre. Il y a des degrés en enfer ! Et de l’enfer lepéniste ne sortira aucun bien.