Témoignage crétin

Je ne m’excuse pas pour le jeu de mot un peu limite du titre de ce billet d’humeur. Car si l’on dit ou entend souvent que la colère est mauvaise conseillère, il y a bien des fois où, au contraire, la colère est une sainte colère. Et tant pis pour les formes.
Dans un exemplaire de « La lettre de Témoignage Chrétien », du 21 juillet 2016, en page 3 « Tribune », avec « Ecologiser la politique », Jean-Marc Salvanès signe un article qui ne peut que déclencher la colère et l’indignation. Ce Monsieur est, si j’ai bien compris, au centre de la rédaction du journal. Cela n’augure rien de bon pour la « résistance spirituelle » des cathos de gauche, ou plutôt de ce qu’il en reste ! Jean-Marc Salvanès reproche aux écologistes français d’être hostiles à l’économie de marché, à l’énergie nucléaire (entre autres) et explique leur insuccès en raison de cette hostilité vue comme le signe et la marque de leur sectarisme, ce qui entraînerait de ce fait leur position minoritaire. Quelle subtilité dans l’analyse ! L’on aimerait que Salvanès applique la même analyse au catholicisme de gauche qu’il est censé incarné. Cela nous permettrait enfin de comprendre pourquoi ce catholicisme est devenu ultra minoritaire.
Mais au-delà de la subtilité de l’analyse, il faut en tirer la conclusion que décidément les cathos de gauche restent avant tout catho, c’est-à-dire des soutiens (et même des souteneurs) du monde comme il va, c’est-à-dire très mal. Refuser de comprendre le lien entre l’économie de marché et les catastrophes écologiques, passées, présentes et surtout futures, témoigne du même stupide aveuglement qui a fait dire il y a environ 2000 ans à un certain Paul de Tarse que l’Etat romain avait été voulu par Dieu. On en a vu les conséquences.
En définitive, cette subtile analyse n’a rien d’étonnant de la part de quelqu’un qui, dans un article récent du même journal, vantait les mérites du 49-3, vu comme un « outil démocratique ».