Après l’horreur du 13 novembre à Paris, tout le monde va reprendre sa vie au point où il l’avait laissée. Tout recommencera comme avant. C’est même une "revendication" et un slogan : "ils ne doivent pas gagner", sous entendu surtout, surtout, ne modifions rien ! Il est même probable que ce soit pire, à cause notamment des fous et des apprentis sorciers de la droite dure et de l’extrême droite.
Et pourtant, au-delà des réactions de stupeur, de sidération, de peur ; au-delà de l’émotion, de la colère et de la compassion pour les victimes et leurs proches ; il faut encore et toujours essayer de ce poser les bonnes questions. De quoi ces attentats sont-ils le nom ? Que nous disent-ils de ce que nous sommes ? Pourquoi en sommes-nous là ? Que peut-on faire ?
Il n’y a rien à attendre des explications « officielles », celles émanant des multiples experts autoproclamés, des journalistes, des « élites » politiques, qui ne nous diront jamais rien d’important, n’expliqueront jamais rien. Elles ne font que traduire et exprimer des arrières pensées, des intérêts à court terme, des peurs irrationnelles, des justifications du monde tel qu’il est...
Et en effet, les attentats du 13 novembre sont la suite directe et indirecte de la monstruosité d’Etats considérés pourtant comme « démocratiques ». Je parle ici des USA. On peut ajouter dans la liste la France elle-même qui depuis un certain temps ne sait rien faire d’autre que la guerre, qui elle aussi joue avec le feu, attise la haine, sans même avoir les moyens de ses ambitions.
Sur le rôle des USA, il y a une quasi unanimité chez tous ceux qui regardent autre chose que le journal de TF1 ou d’Antenne 2. Ce sont les USA qui ont fabriqué Ben Laden et Daech (comme le dit très bien l’écrivain et historien belge David Van Reybrouck sur l’un des blogs de Médiapart (http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/151115/monsieur-le-president-vous-etes-tombe-dans-le-piege?utm_campaign=2985394&utm_medium=email&utm_source=Emailvision). Et peu importe les raisons secondaires qui ont poussé les USA dans cette voie (voie qui est la leur depuis leurs origines). Qui sème la violence récolte la tempête, la chose n’est pas nouvelle.
Il faut donc aller plus loin et comprendre que les USA, mais aussi la France et les autres pays européens, tous ces pays soi-disant démocratiques, ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Il faut comprendre pourquoi ils font illusion en organisant périodiquement des élections qui ne changent jamais rien. Il faut comprendre que les véritables pouvoirs ne sont pas élus, et que de toute façon les élus le sont grâce aux pouvoirs déjà-là, par le biais de l’Argent nécessaire aux campagnes électorales et au verrouillage médiatique et juridique, et que ces élus feront ce que leurs donneurs d’ordre leur demandent de faire.
Oui, messieurs les analystes, l’abstention reflète bien, au moins en partie, la conscience de la comédie pseudo-démocratique que vous jouez si mal.
Bref, ces pays comme la France ou les USA sont tout sauf civilisés, humains, respectables, démocratiques. Eux aussi son nés de la violence et de la terreur. Eux aussi fonctionnent par et sur l’exploitation de l’homme par l’homme, génèrent des inégalités insupportables, des maux qui se répètent indéfiniment.
Et si ces pays ne sont pas ce qu’ils prétendent être, arrêtons de nous voiler la face : nous sommes responsables de ce qu’ils sont. Ne serait-ce que par notre participation et notre acceptation.
Et s’il est vrai que la culpabilité seule n’apporte rien, elle peut être le début d’une prise de conscience et le début d’un changement existentiel. A condition de situer les enjeux là où ils sont réellement, à un niveau très profond, et d’engager la totalité de nos existences, parce que tout est relié. Il faut tout reprendre, tout changer.
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